Endosser des responsabilités municipales est souvent synonyme d’une gestion de terrain très pratico-pratique. Un élu local a plutôt être intérêt à être quelqu’un pouvant démontrer une grande aptitude au pragmatisme et ne saurait être seulement un grand théoricien – s’il l’est de surcroît, c’est tant mieux.
Cependant, endosser une responsabilité municipale peut aussi être très politique même si on l’a, hélas, oublié depuis la fin du cumul des mandats supprimant de facto le « député-maire ». Ce dernier savait souvent tirer parti des remontées du terrain pour le national ou prendre de la hauteur pour le local. N’oublions donc pas que le maire et les conseillers municipaux sont des élus de première ligne : leur légitimité politique est très importante. Leur posture politique peut l’être tout autant. Leur puissance d’agir est insoupçonnée. Eux-mêmes, souvent, n’en ont pas conscience.
Depuis que le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) mesure le niveau de confiance envers les représentants élus, les maires restent toujours en tête des élus en qui les Français ont le plus confiance, même si ces dernières années, ce niveau a légèrement fléchi (65 % de taux de confiance). Et pourtant, c’est au niveau local que la revitalisation de la démocratie semble la plus prometteuse.
Dans le contexte actuel de supranationalité au nom d’une prétendue « Construction Européenne » (ou destruction nationale), l’électeur observe sa puissance politique fondre comme neige au soleil à mesure que prospèrent des Commissaires Européens non élus, des juges partiaux (bouche d’eux-mêmes plutôt que de la loi, se faisant législateur sans mandat) ou des traités appliqués contre les résultats des référendums. Aussi, le maire et son équipe municipale ne sont-ils pas l’ultime chaîne de transmission pouvant, contre vents et marées, rappeler aux blocs élitaires qu’on ne gouverne pas contre le peuple ?
Si souveraineté et indépendance sont deux concepts différents comme le souligne à juste titre Henri GUAINO, ils sont cependant des prérequis à la démocratie.
Comment la municipalité de Bourcefranc-Le-Chapus et toutes les municipalités françaises, peuvent-elles promouvoir la souveraineté (synonyme de démocratie en République) et l’indépendance de la France ?
Promouvoir la francophonie
Ici, nulle question de singer notre chère commune voisine, Marennes-Hiers-Brouage, laquelle accueille le festival de la francophonie (FrancoFiesta, la francophonie comme on l’aime !). Mais leur attention particulière à ce sujet doit être prise en exemple ! Je pense notamment à une occurrence où l’ancien maire désormais sénateur de Charente-Maritime, Mickaël VALLET, avait refusé qu’un « Orange truck » vienne dans la commune. L’élu avait alors rappelé l’esprit de la loi Toubon ainsi que notre Constitution qui dit que la langue officielle de la République est le français. Il avait aussi souligné que ceci était une « agression permanente » pour ceux qui ne parlaient pas anglais. Mickaël VALLET avait ainsi obtenu gain de cause. Le « Orange Truck » fut renommé « Camion Fibre ».
S’émanciper autant que possible des GAFAMs
Qu’est-ce que les GAFAMs ? Cet acronyme renvoie aux cinq plus grandes plateformes numériques, célèbres essentiellement pour leur moteur de recherche (Google), leur matériel informatique et leurs appareils mobiles (Apple), leurs réseaux sociaux (Facebook), leur place de marché (Amazon) et leurs systèmes d’exploitation (Microsoft avec Windows).
S’émanciper autant que possible des GAFAMs, lesquels sont le levier de la puissance douce (« soft power ») du gouvernement fédéral états-unien, est un enjeu de souveraineté et d’indépendance. « Vivre à Bourcefranc » met autant que possible en acte cette vigilance en ayant lancé ce site internet pour ne pas dépendre complètement de Facebook par exemple.
Dans les services municipaux, le matériel informatique tourne souvent sur Windows qui appartient à Microsoft. Dans les écoles, les élèves sont sensibilisés à l’usage informatique sur Windows.

Il s’agirait alors de remplacer le système d’exploitation Windows par des systèmes d’exploitation libres de droit (open source en anglais) et gratuit de surcroît mais pouvant néanmoins faire tourner les programmes pensés pour Windows.
Par chance, grâce à Linux et Valve, ce système existe, il est open-source, plus sécurisé et plus performant que Windows sur une même machine. Il s’agit de Linux GARUDA.
Promouvoir les producteurs et produits locaux

Evidemment, promouvoir les producteurs locaux et les circuits courts avec la valorisation d’un marché local, avec des événements pour mettre en lumière les savoir-faire, avec une communication bien pensée, peut soutenir la production locale. Penser à mettre en place des politiques locales qui préservent la sérénité des producteurs (qui fournissent et/ ou financent le secteur tertiaire, ne l’oublions pas) est également essentiel.
Valoriser le patrimoine culturel

« Les arts sont essentiels à toute vie nationale complète », avait déclaré Wiston CHURCHILL en avril 1938 à la Royal Academy. Si on lui attribue à tort la réponse « alors pourquoi nous battons-nous ? » quand on lui aurait demandé de couper dans le budget des arts pendant la Seconde Guerre mondiale, cette citation inventée correspond bien au personnage historique qu’il fut.
L’action des municipalités dans la mise en valeur des biens culturels matériels et immatériels est ainsi essentielle à la vie nationale. La municipalité doit aussi être les yeux des services d’Etats plus éloignés (tels le département, la région ou l’Etat) pour informer de la dégradation des biens culturels présents sur sa commune mais dont la gestion ne revient pas à cette dernière.

Suspendre le jumelage avec Rheinbrohl jusqu’à la suppression du marché européen de l’électricité
Dans un contexte de déséquilibre des rapports de force avec l’Allemagne au sein de l’Union Européenne (par la soumission du bloc élitaire déconnecté), les maires et les équipes municipales peuvent militer sur la question sur les tarifs du prix de l’énergie imposés par l’Allemagne qui a raté sa transition énergétique (et qui n’accepte pas que la France ait, pour une fois, un avantage compétitif).
Tandis que nos producteurs croulent sous des factures d’électricité aux tarifs croissants, les maires de France pourraient faire pression sur le sujet pour que les français payent leur électricité au prix compétitif du nucléaire dont la mise en œuvre est une fierté nationale impulsée par le général Charles de Gaulle.
Ainsi, alors que le marché européen de l’électricité a dépouillé la capacité d’investissement d’EDF en l’obligeant à vendre à perte à des concurrents non producteurs pour créer un marché (bidon), les tarifs sont devenus volatiles car déconnectés de la production (en quantité et en source).
Puisqu’il n’y a plus de défenseurs de l’intérêt national à l’échelle de la nation (car tous sont convertis à l’idéologie européiste et appartiennent à une classe sociale qui profite de la mondialisation), nos maires pourraient être nos meilleurs et derniers ambassadeurs. Doivent-ils suspendre les jumelages en cours ? Bourcefranc-Le-Chapus pourrait ainsi couper les ponts avec Rheinbrohl jusqu’à nouvel ordre. Il s’agirait ni plus ni moins que de la stratégie de la chaise vide, pensée par le Général de Gaulle, appliquée à la seule échelle où on trouve encore des élus courageux, l’échelle ultra locale.
Une action coordonnée de nombreuses municipalités pèsera dans le débat public national.


Participer à l’émancipation des hydrocarbures
Si promouvoir la suppression du marché européen de l’électricité permettra à EDF de retrouver une marge d’investissement indispensable à la recherche et développement (R&D), et donc de soutenir l’innovation d’énergies exempts d’hydrocarbures venant de l’étranger (je pense notamment à la remise en œuvre du projet ASTRID pour valoriser nos déchets nucléaires qui pourraient fournir à la France 2000 ans d’énergie, honteusement arrêté sous le gouvernement JOSPIN), une municipalité a d’autres cartes en main pour participer à la moindre dépendance nationale à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Paradoxalement, il peut s’agir de lutter contre la mise en œuvre certaines énergies renouvelables intermittentes tels les éoliennes. Quand celles-ci ne tournent pas, c’est le gaz ou le charbon qui prennent le relais. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne a raté sa transition énergétique.
Cet « échec » est-il, par ailleurs, la réussite des lobbyings des hydrocarbures tandis que les énergies renouvelables intermittentes garantissent le maintien de leur fond de commerce ? On peut juste constater que le chancelier initiateur de cette « transition », Gerhard Schroeder, est allé pantoufler au conseil d’administration de GazProm après son mandat…
Le solaire, quant à lui, s’il n’est pas mis dans des champs ou des espaces naturels, peut valoriser des surfaces déjà urbanisées mais ne doit pas non plus constituer un axe stratégique des politiques énergétiques nationales et donc municipales.
Un autre axe de travail est relatif à l’électrification du parc automobile des services municipaux avec l’avènement des batterie Sodium-Ion qui pourront être produites et sourcées nationalement. Moins performantes que les batterie lithium-Ion, mais aussi moins chères, elles conviennent parfaitement à un usage citadin. Si la municipalité a besoin de véhicules avec des batteries plus importantes, le label « Origine France garantie » sera gage d’une provenance des ressources les plus nationales possibles.
Virer le drapeau européen des bâtiments municipaux
29 mai 2005, les français votent « non » à 54,7% au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe (TECE). Vous avez été 61,62% à Bourcefranc-le-Chapus. Par là même, les français ont rejeté les symboles de l’UE, tels que le drapeau, l’hymne et la devise. Ces symboles de l’UE sont absent du traité du Lisbonne (2007) qui est par ailleurs une copie presque identique du TECE, donc une forfaiture démocratique. Ainsi, il n’y a aucune raison que les symboles européens rejetés par le peuple français, soient présent sur nos bâtiments publics. Ces symboles n’ont aucune légitimité tandis que leur valeur légale est très discutable !

Possiblement, il sera peut-être plus délicat de recueillir des financements dits « européens » (qui sont en réalité des financement français estampillés avec le drapeau européen car la France est un pays contributeur net qui donne donc plus que ce qu’elle ne reçoit). Mais la commune vit déjà sans ces financements. Enfin, sommes-nous des péripatéticiennes qui allons vendre notre liberté en échanges de quelques peccadilles ?
Refuser les fusions forcées de communes
Un mouvement a été impulsé par l’Union Européenne, le passage à 8 grandes régions. Tel un domino, une dynamique de changement d’échelle s’opère lentement pour singer les Landers allemands. Les communes sont à leur tour invitées à fusionner. L’équipe municipale est ainsi d’autant plus distante de ses administrés.
En France c’est l’Etat qui fait la Nation tandis qu’en Allemagne c’est l’ethnie et la structure familiale uniforme (je renvoie aux travaux de d’Emmanuel Todd). Dans notre pays anthropologiquement centralisé, la diversité des nombreuses petites communes, faisant vivre la démocratie locale, est gage de vivacité démocratique.

Refuser la fusion des communes à marche forcée revient à préserver la démocratie locale ! Un tel refus, c’est rester citoyen et pas être cantonné au rôle d’administré. Une fusion doit être motivée dans un contexte d’amélioration de la démocratie locale où quelque chose transcende les communes au préalable. La fusion ne se décrète pas, elle se vit avant de survenir. C’est d’ailleurs tout autant valable pour des communes que pour des États (et notre État-Nation de surcroît).
Organiser des Rencontres de la Souveraineté
Si Marennes-Hier-Brouage a la FrancoFiesta, pourquoi la commune Bourcefranc-le-Chapus, dont le nom d’origine signifie « bourg libre », n’organiserait-elle pas un événement de promotion des enjeux de souveraineté, d’indépendance (à ne pas confondre avec l’autarcie comme nombre de détracteurs européistes élitaires se complaisent à le faire) et donc de démocratie ?

2 réponses à “Puissance d’agir municipale pour la souveraineté et l’indépendance de la France”
Bonjour
Ce que nous apprécions c est d avoir dans cette belle commune des étés TOUJOURS dynamique , avec toutes les fêtes c est vraiment géniale et ça fait sortir beaucoup de bourcefrancais et bourcefrançaise .
CONTINUEZ
[…] commentaires sur l’Agora sont unanimes. Souverainement, les Bourcefrançais semblent se prononcer contre les dépôts sauvages. Les outils pour aborder […]