Élus municipaux, merci à vous !

1^er août 2024, je lance une bouteille à la mer. En contre-point des fréquentes critiques émises envers l’action des élus municipaux, et afin de prendre en compte les quelques-uns qui disent que ça ne fait que râler sur l’Agora de Vivre à Bourcefranc (sur Facebook), je tente une approche positive de la question. Et si pour une fois on essayait de faire une synthèse de tout ce que l’équipe municipale fait de bien ?

Habitué à ce que l’Agora soit réactive, car d’habitude elle l’est quand on traite de ces thématiques, je m’attendais à nombre de commentaires ! J’attendais aussi que ceux qui conspuent les critiques permanentes et défendent les élus locaux, fassent entendre (par les faits) les éléments source de leur satisfaction envers l’équipe municipale. Il n’en fut rien. Je ne m’explique pas vraiment leur silence. C’est dommage.

L’unanimité pour les agents municipaux

Certains citoyens n’ont pas forcément compris la question. Ils ont rapporté leur satisfaction envers le travail des agents municipaux, c’est-à-dire des personnes salariées et non pas élues. La récurrence de ce type réponse m’oblige à en faire retour ici même. Les agents municipaux semblent être très appréciés par les habitants de la commune. Cette constance s’observe dans « l’appel à témoignages » du 1^er août 2024 mais aussi sur d’autres conversations s’étant déroulées dans l’Agora.

Des échos de proximité et de dynamisme

L’accessibilité de monsieur le maire, Guy PROTEAU, a été soulignée. C’est un élu qui est repéré des bourcefrançais et qui semble avoir repéré chaque bourcefrançais. D’autres ont pu m’écrire que l’action municipale permet d’avoir « des étés toujours dynamiques », puis de préciser, « avec toutes les fêtes c’est vraiment génial et ça fait sortir beaucoup de bourcefrançais et bourcefrançaises ». La propreté des rues, la beauté des massifs et l’agréabilité des promenades ont aussi été mentionné à plusieurs reprises. D’autres ont plébiscité le skate-park, et le city-stade dédiant un espace ouvert à la jeunesse en plein centre-ville. L’aménagement du marché, les terrains de pétanque, et la vivacité du marché ont aussi pu être mentionnés.

Le recours de la commune à l’application CityAll pour informer les administrés a aussi été indiquée comme point positif.

Enfin, certains ont relativisé sur le « budget serré » de notre « petite commune » qui contraint fortement les ambitions qu’une équipe municipale pourrait avoir. « La voirie est très usée mais je sais combien ça coûte cher » précise une habitante.

Asymétrie positive-négative ?

Si les critiques sont légions, les éloges de l’équipe municipale sont en revanche rares et mesurées.

L’équipe des élus municipaux pâti-t-elle d’un biais de négativité des habitants de Bourcefranc-le-Chapus ? Selon le dictionnaire de l’American Psychology Association, le biais de négativité désigne « la tendance des gens à accorder un poids et une considération disproportionnée aux informations et aux événements négatifs dans la prise de décision et la perception ». En somme ce biais rend la critique plus facile que le plébiscite.

Peut-être est-ce une des raisons (mais pas la seule) qui explique la forte prévalence des critiques par rapport à l’expression d’une satisfaction ?

Le travail ingrat d’une équipe municipale

En France, lors des élections municipales de 2020, environ 1 000 communes n’ont pas pu constituer de liste électorale, ce qui représente une nette augmentation par rapport aux élections précédentes (seulement 64 communes n’avaient pas pu présenter de liste en 2014). Cette tendance est particulièrement marquée dans les petites communes rurales où il est souvent plus difficile de trouver des candidats prêts à s’engager.

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation :

• Réduction des moyens : Les communes font face à une diminution des ressources financières et techniques, ce qui complique la gestion locale.
• Complexité administrative : L’accumulation de normes et la lourdeur administrative découragent de nombreux candidats potentiels.
• Risque pénal : Les élus municipaux sont de plus en plus exposés à des risques juridiques, ce qui peut dissuader les vocations.
• Intercommunalité : L’augmentation de la coopération intercommunale peut donner aux maires le sentiment que leur voix est moins entendue.
• Incivilités envers les élus locaux : En 2022, l’Association des maires de France (AMF) a recensé environ 1 500 agressions d’élus municipaux, avec une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Une étude du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) indique que près de 70 % des maires ont été victimes d’incivilités en 2023, et les violences devraient encore augmenter de 15 % cette année.

Ces défis ont conduit à une augmentation significative des démissions de maires et de conseillers municipaux depuis les dernières élections.

En quête d’équilibre