6 idées de projets ambitieux pour l’attractivité de Bourcefranc-Le-Chapus

Bourcefranc-Le-Chapus c’est 12 kilomètres de littoral (soit le littoral communal le plus long du département), c’est 5 biotopes majeurs différents (urbain, marais, forêts, landes, estran). Bourcefranc-Le-Chapus c’est aussi un riche patrimoine culturel matériel (le fort Louvois, le moulin de la Plataine, le vieux Bourcefranc, vieux le Chapus, les lasses marennaises) et immatériel (traditions et fêtes locales, les associations).

Fort de ses atouts et de son emplacement géographique central dans le bassin de Marennes-Oléron, la commune Bourcefranc-Le-Chapus est, hélas, presque ignorée. Dans la perception populaire, Bourcefranc-Le-Chapus est le plus souvent un lieu de passage, voire un itinéraire alternatif (inefficace) en période de bouchons.

A n’en point douter la commune a pourtant une vie locale forte à l’année mais elle pâti d’une attractivité professionnelle restreinte qui pose, par exemple, des problèmes de diversité socio-culturelle et donc d’attrait de médecins. Le couple qui comporte un médecin, cherche du travail également pour le/la conjointe parfois non professionnel(le) de santé mais souvent soumis(e) aux effets d’homogamie sociale et qui requière alors la proximité d’emplois très qualifiés. Là se trouve par ailleurs les limites des incitations auprès des étudiants en médecine n’ayant pas stabilisé leur vie sentimentale. L’attractivité socio-économique de la commune sera donc un sujet à traiter pour une autre fois.

Bourcefranc-Le-Chapus pâti également d’une politique touristique qui n’exploite pas le potentiel environnemental phénoménal de la commune. En effet, Bourcefranc-Le-Chapus, c’est aujourd’hui un cadre de vie naturel absolument incroyable qui pourtant n’est absolument pas mis en valeur. C’est sur ce point que j’entends faire un focus dans cet article avec 6 idées de projets un peu « foufou » pour faire de Bourcefranc-Le-Chapus la perle du bassin de Marennes-Oléron.

Une promotion des mobilités douces

Est-il possible de se déplacer à pied dans Bourcefranc-Le-Chapus ? C’est compliqué. Les trottoirs sont souvent inexistants. Quand il y en a, ils sont régulièrement encombrés par des pylônes électriques, de la végétation ou encore des voitures de personnes qui possèdent pourtant un terrain où les garer. Poussettes et personnes à mobilité réduite (en fauteuil ou déambulateur) n’ont qu’à se démerder !

Est-il possible de se déplacer à vélo dans Bourcefranc-Le-Chapus ? En dehors des Chemins de la Seudre, l’incitation aux déplacements cyclotractés reste imparfaite. Les cyclistes (autant que les automobilistes) doivent entreprendre un gymkhana d’évitement des véhicules stationnés, des véhicules qui croisent, d’évitement des ronces quand ce n’est pas des évitements de nids-de-poule voire, plus récemment, de gravillons.

Une première solution, peu onéreuse, pourrait consister à tester la mise en œuvre de sens uniques. L’avantage reste la forte malléabilité de cette action pour affiner aux détours d’essais-erreurs, la mise en œuvre d’itinéraires à sens uniques les plus fonctionnels. La rue Chatin et la rue de la Sainceaudière seraient également grandement revalorisées.

Une fois le sens des flux de circulation définit, il s’agirait alors d’amorcer un travail d’adaptation de la voirie. Il y aurait besoin de vrais trottoirs, de pistes cyclables séparées et d’une rigueur affirmée sur le stationnement (la police municipale serait missionnée en conséquence). Il s’agirait aussi de penser à des préemptions intelligentes lors des ventes pour faciliter les déplacements à vélo ou à pied Nord-Sud dans la commune (laquelle n’a essentiellement été pensée que comme un axe Est-Ouest allant de Marennes au port du Chapus).

Tout ceci serait très onéreux. Si la hausse d’impôts ciblée pour les mobilités douces et automobiles devrait faire l’objet d’une consultation citoyenne, je reste pessimiste quant à l’issue de la consultation et donc l’usage possible d’un levier fiscal. Un sondage du 10 mai 2024 à ce sujet sur l’Agora laisse entrevoir que la population souhaite une voirie renouvelée mais sans augmenter les recettes de la commune !

Sur le site internet de Vivre à Bourcefranc, nous aurons bien sûr l’occasion de revenir ultérieurement sur les sources alternatives de financement (mais aucun miracle, elles resteront très limitées).

Une voie cyclable du Grand Dardennes à Brouage

Tandis que la localité communique sans cesse sur la beauté de ses marais avec le concours d’images aériennes sublimes, la réalité est que nos marais sont principalement des culs-de-sac qui ne mènent nul part et qui ne sont pas ou peu accessibles au public. Cette faible accessibilité, loin de regards, en font d’ailleurs des lieux privilégiés pour les dépôts sauvages de déchets. La communication promotionnelle des marais présente ainsi une dissonance cognitive majeure : « regardez comme c’est beau, ne venez pas ». Si l’île d’Oléron commence à avoir conceptualisé le fort potentiel des marais en proposant des itinéraires fonctionnels, sur le continent, nous en sommes encore loin.

Une promenade littorale sur le versant Nord de la pointe du Chapus

12 kilomètres de côte et pas une seule promenade littorale tangible ? C’est pourtant bien la triste réalité de notre commune. On ne va pas désigner de coupable, ça ne sert plus à rien.

On va juste noter qu’une croisette piétonne serait un atout touristique majeur si elle était faite en contrebas de la falaise de la pointe du Chapus, sur du remblai enroché, comme c’est le cas à Saint-Georges-de-Didonne. La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 acte bien que l’Etat sera acteur pour protéger les zones peuplées, ce qui est le cas de la pointe du Chapus (autrement plus aménageable que des dunes de sable…).

Si la municipalité actuelle se bouge à temps, elle peut encore faire financer ce projet avec l’Opération Grand Site de France. C’est en ce moment que les appels à projet ont lieu !

Si la municipalité actuelle agit trop tard (ce qui est hautement plausible vu leur faible propension à s’inscrire dans des appels à projets) la prochaine équipe pourra espérer le soutenir s’il est bien argumenté mais avec une probabilité de succès moindre car en dehors du cadre Opération Grand Site. Le financement ce projet pourrait donc en grande partie être supporté par l’Etat, la Région et le Département.

L’Opération Grand Site reste la meilleure opportunité de financement à l’issue la plus certaine ! Equipe de Guy PROTEAU, c’est maintenant qu’il faut agir !

Cette promenade allant du vieux Chapus jusqu’à la rue à qui débouche au 48 avenue du Général de Gaulle serait ensuite prolongée par l’infrastructure déjà existante, restaurée et un embellie, jusqu’au port du Chapus.

Une plage surveillée

Marennes plage, c’est sympa. Mais l’eau n’est pas forcément très renouvelée et peut parfois sentir mauvais. Quid alors des possibilités de baignades à marée basse sans aller s’embourber dans l’île et ses parkings bondés, ni faire 30 minutes de voiture pour accéder aux plages de la Cote Sauvage pas toujours adaptées aux enfants en bas-âge ? Quid de l’attrait balnéaire de Bourcefranc-Le-Chapus sans sa propre plage surveillée ?

Deux communes ayant un estran semblable nous ont montré la voie : Port-des-Barques et Fourras.

Pourquoi ne pas profiter de l’instauration d’une promenade littorale sur le versant Nord de la pointe du Chapus pour y adjoindre une retenue d’eau aux bordures assez basses pour que son contenu soit renouvelé à chaque marée haute ?

Une terrasse portuaire

Il existe au port certains axes empruntables par des véhicules qui ne desservent aucune cale, aucun garage et qui sont substituables par d’autres voies. Doit-on réellement penser l’intégralité du port du Chapus pour l’automobile ? Comment concilier le beau et le fonctionnel pour respecter l’exercice serein des professionnels de la mer ?

Une promenade du Grand Fief de Sinche au Louvois

L’enjeu stratégique de cette idée est de réhabiliter le font de la baie de la Grognasse et l’accessibilité piétonne à l’enrochement qui en délimite le pourtour Est.  Subséquemment il faudrait aussi mettre en œuvre des trottoirs rue Patoiezau et route de la grognasse, allant donc du parking du Grand Fief de Sinche (pour lequel j’ai émis des idées) à l’enrochement visé. La rue du Fort Louvois, sous gestion départementale il me semble, pourrait également bénéficier d’une nécessaire rénovation.

Conclusion

In fine, si on cumule les idées proposées ici, ça ferait une promenade allant du parking du Grand Fief de Sinche jusqu’au vieux Chapus, voire jusqu’à Brouage (en alternant promenades littorales et marais). L’afflux de promeneurs et de plagistes ferait de la commune une destination à part entière. Une vie douce soutenue par des mobilités éponymes, conforterait Bourcefranc en tant que bourg balnéaire, diversifiant ainsi ses activités économiques. D’autres idées n’ont pas été mentionnées dans cet article mais le potentiel caché du quartier du vieux Chapus est semblable à celui de Mornac-sur-Seudre, la forêt de Nodes ferait un superbe site d’accueil de parcours sportif, etc.

Et vous ? Quel projet ambitieux et surprenant avez vous en tête pour la commune ?